Domaine des TCC
Si on définit les TCC comme des procédures psychothérapeutiques qui s’appuient sur la démarche scientifique, on peut situer leur point de départ dans des traitements de phobies réalisés par Mary Cover Jones au début des années 1920. Il a toutefois fallu attendre les années 1960 (Eysenck et Wolpe) pour que les TCC prennent de l’importance dans le champ de la psychothérapie.
Les premiers traitements «comportementaux» ont porté sur les phobies, des troubles restés l’application privilégiée jusqu’aujourd’hui : le traitement est rapide (moins pour les phobies sociales ou la peur du vide, que pour des phobies spécifiques comme la phobie des araignées), efficace et généralement sans rechutes.
Les pionniers du courant dit de «thérapie cognitive» (Albert Ellis et Aaron Beck) ont développé dans les années 1960 des traitements de la dépression psychogène, de l’anxiété généralisée et des mésententes conjugales.
L’intégration, dans les années 1970, des deux courants a présidé à un élargissement considérable des applications. Aujourd’hui, on peut dire que l’approche cognitivo-comportementale permet d’aborder l’ensemble du champ des troubles psychologiques et de leur prévention. Les nombreuses recherches empiriques sur les effets des TCC (*1) ont montré des résultats meilleurs que ceux des autres psychothérapies, pour quasi tous les problèmes psychologiques.
Indications
- Acouphènes
- Addictions à des substances (alcool, nicotine, etc.), addictions comportementales (jeu pathologique, cyberdépendance, etc.)
- Agressivité et colères pathologiques
- Troubles du comportement alimentaire (anorexie, boulimie, hyperphagie)
- Angoisses, paniques et phobies
- Anxiété généralisée, ruminations mentales
- Autisme (N.B. : l’autisme n’est pas une maladie psychiatrique, mais un handicap mental)
- Borderline (état-limite)
- Problèmes conjugaux et sexuels
- Déficit d’attention et hyperactivité
- Dépression (selon sa nature, des médicaments sont nécessaires ou non)
- Douleur et fatigue chroniques
- Dysmorphophobie
- Education d’enfants difficiles ou en difficulté
- Problèmes liés à l’homosexualité
- Troubles du contrôle des impulsions
- Obsessionnels et compulsions (dans le cas de troubles résistants, la combinaison avec un traitement pharmacologique est souhaitable et parfois indispensable)
- Perfectionnisme
- État de stress post-traumatique
- Troubles de la personnalité
- Réhabilitation psychosociale de personnes atteintes de schizophrénie
- Troubles du sommeil
- Surmenage, stress, burn-out
- Gestion du temps
- Tics
- Troubles liés au vieillissement
Pour chacun de ces troubles, on trouvera, à la rubrique «Lectures conseillées» du présent site, des ouvrages destinés au grand public et aux professionnels. Des lectures de ce type facilitent généralement le traitement.
Contre-indications
- L’incapacité à formuler des objectifs de changement après plusieurs séances
- La dépression endogène
- La paranoïa
- La personnalité antisociale
Signalons trois domaines qui se sont développés à partir des années 1980 : la médecine comportementale ou psychologie de la santé, la psychologie pédiatrique et le traitement de problèmes sociaux.
La «médecine comportementale» est l'utilisation des ressources de la psychologie scientifique pour réduire des habitudes (tabagisme, alcoolisme, suralimentation, sédentarité, etc.) qui engendrent ou aggravent des troubles physiques (cancer, hypertension artérielle, ulcère, crampe, céphalée, diminution de l'immunité, etc.). Aujourd'hui des praticiens préfèrent l’expression «psychologie de la santé», qui désigne l'utilisation de la psychologie scientifique pour développer des conduites favorisant la santé physique et mentale (relaxation, autocontrôle des prises d'alcool et de psychotropes, activité physique régulière, conduites assertives, etc.). (*2)
La «psychologie pédiatrique» (ou «pédiatrie comportementale») est l'utilisation des ressources de la psychologie scientifique pour prévenir et traiter, en collaboration avec l’équipe médicale, les maladies somatiques qui touchent les enfants et les adolescents. (*3)
L’utilisation de principes de l’approche comportementale pour traiter des problèmes sociaux: pauvreté, délinquance, incivilités, gaspillage et pollution, prévention des accidents de la route, etc. (*4)
Références et autres informations
(*1) En 2004, l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM) a publié un rapport portant sur environ un millier d’études réalisées selon les principes de la médecine basée sur des preuves. S’y trouvaient comparées les résultats de thérapies psychodynamiques (ou psychanalytiques), familiales et cognitivo-comportementales. Voir : Inserm (2004) Psychothérapie. Trois approches évaluées. Paris: Éditions de l’Inserm, 568 p.
(*2) Un ouvrage classique : Bruchon-Schweitzer, Marilou (2002) Psychologie de la santé. Modèles, concepts, méthodes. Paris : Dunod, 440 p.
(*3) Pour une présentation de ce domaine : Van Broeck, Nady & Van Rillaer, Jacques (2012) L’accompagnement psychologique des enfants malades. Odile Jacob, 240 p.
(*4) Pour un échantillon de traitements de problèmes sociaux : Cautela, Joseph & Ishaq, Waris (1996) Eds, Contemporary issues in behavior therapy. Improving the human condition. New York : Plenum Press, 447 p.